Sissi

Tout le monde le sait, « être né quelque part », ça change la donne…
Il était une fois un fragile poussin, né dans un novembre frisquet et humide, au creux d’un poulailler solognot, chez des gens qui, l’habitude aidant, n’en avaient pas fait grand cas. Le poussin avait quelques sœurs et quelques frères, tous nichés dans ledit poulailler.
Partis en promenade pour quelques jours, les gens avaient laissé la progéniture aux bons soins de leurs fidèles amis Michèle et Alain.
Lors d’une visite au petit matin un tantinet hivernal, Alain a fait une triste découverte. Les poussins n’avaient pas résisté à une nuit fatale, sauf pour un miraculé.
Ni une ni deux, dans un geste salvateur, il a réintégré ses pénates avec le pauvre poussin, en mal de chaleur et d’amour. Réchauffé, nourri et ragaillardi, la bestiole désormais piaille « I will survive », sur l’épaule de son sauveur ou sur la table de la cuisine, c’est selon.
Exit le coq, le poussin est une donzelle au plumage genre dentelle ivoire haute-couture, toute en délicatesse. Elle se pavane fièrement, l’oeil perçant et inquisiteur, picore à satiété, sautille et fait des bécots à ses sauveurs. Eux en sont tout ébaubis et moi encore davantage.
Ou comment devenir une poule de luxe quand on est née dans un misérable poulailler…
Et mieux encore, finir impératrice…
Désormais, baptisée par Michèle, Sissi se la joue impériale et superstar.
PS – La morale de l’histoire, c’est quand tu as des amis en or, même le poulailler s’en porte bien.

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